Le bois et le tronc

1. Comment un végétal grandit : C'est grâce à la division cellulaire pendant la période de végétation que les végétaux grandissent en longueur et en épaisseur :

- Croissance en longueur : l'arbre s'allonge à partir de ses extrémités (apex racinaires et apex caulinaires) où se situent les cellules actives capables de se diviser (méristèmes). Dans le milieu souterrain ce sont les radicelles et dans le milieu aérien, ce sont les bourgeons axillaires (près ou sur le pétiole) et apicaux (au sommet de la ramification).

- Croissance en hauteur : l'arbre s'épaissit sur toute la surface, y compris les racines et les rameaux. La croissance en épaisseur est réalisée grâce au cambium, une mince couche de cellules actives située entre le bois et l'écorce. Ces cellules se multiplient vers l'intérieur pour former le bois et vers l'extérieur pour former de l'écorce. Ainsi l'écorce comporte aussi des cernes annuels. Ces derniers sont formés du bois de printemps (dit bois initial), de couleur clair, croissant d'avril à juin ; et du bois d'été (dit bois final), de couleur foncée, apparaissant de juillet à octobre.

La croissance du végétal nécessite l'intervention d'hormones (substances fabriquées par la plante, acheminées aux cellules cibles des hormones par la sève et actives à faibles doses). L'auxine est une de ses hormones. Elle est produite par l'apex des tiges et stimule l'augmentation de la taille des cellules par une double action. Une première action à court terme en diminuant le pH dans la cellule affaiblissant ainsi les liaisons chimiques au niveau de la paroi et donc un relâchement de celle-ci ; la pression de turgescence permet alors la déformation et l'élongation de la cellule. Une seconde action à long terme où il y a une augmentation du nombre de certaines protéines intervenant dans l'élongation de la cellule et dans la synthèse de certains polysaccharides de la paroi pour permettre l'élongation de cette dernière.

L'auxine intervient aussi dans le phototropisme (orientation d'un organe en croissance en réponse à un éclairement orienté). Effectivement, l'auxine migre du côté non éclairé donc les cellules du côté éclairé ne s'allongent plus, contrairement aux autres qui poursuivent leur croissance.

Le bourgeon terminal empêche le développement des bourgeons axillaires : on parle alors de dominance apicale. Cela est du à l'auxine qui inhibe le développement de ces derniers. Toutefois il y a un équilibre puisque les cytokinines, produites par les racines cette fois, permettent de lever la dominance apicale et donc stimulent le développement rameaux latéraux.

Tant que les méristèmes restent fonctionnels, la croissance du végétal se poursuit. L'arbre grandit vite au printemps et fortifie les nouvelles pousses ainsi que le nouveau cerne en été.

2. Passage de la sève : Depuis les racines, la sève brute monte dans l'aubier (zone externe et encore vivante) en empruntant surtout les cernes les plus jeunes. Quant à la sève élaborée, elle descend depuis les feuilles dans le liber (couche interne de l'écorce) pour alimenter toutes les parties vivantes de l'arbre jusqu'aux racines.

L'aubier et le bois de cœur sont formés des cernes annuels les plus récents. L'aubier contient des substances de réserve ainsi que du phloème. Par contre au centre de la tige, le bois est bouché. L'aubier est noirci par des champignons, qui se nourrissent des substances nutritives, une fois à l'air.

Si les racines contribuent à pousser l'eau sur quelques mètres dans le xylème, ce sont surtout les forces de tension provoquées par la transpiration des feuilles combinée aux tensions capillaires, qui aspirent la sève vers le haut.

3. Observations de l'intérieur d'un tronc : L'intérieur du tronc est comme l'archive de l'arbre. L'on peut y distinguer les vestiges d'éléments autrefois visibles, mais engloutis dans le bois au cours du temps : branches, blessures, bouts d'écorce, restes de fils de fer, éclats métalliques,…

Les endroits où l'écorce à été endommagée dans le passé par des travaux forestiers, le gibier, le frottement des troncs, restent visibles dans le bois : on peut y observer comment les cernes, année après année, ont recouvert la plaie.

Lorsqu'on scie un tronc, même bien lisse, les anciennes branches apparaissent à l'intérieur sous forme de nœud. Si ce dernier est desséché, l'on parlera de nœud noir alors que s'il est bien intégré dans le tronc, c'est un nœud sain.

La résine n'est pas de la sève. Elle est contenue dans un réseau spécial de canaux qui parcourt le bois et l'écorce de la plupart des conifères. La résine recouvre les plaies, noie les parasites et stocke les déchets.

4. Cernes larges : Dans un empattement de racines, le bois s'élargit pour pénétrer dans le sol renforçant ainsi la stabilité de l'arbre. De plus cela est peut être une question d'âge car au centre du tronc, les cernes sont larges si le jeune arbre a pu croître dans de bonnes conditions. Il se peut aussi que l'arbre ait fabriqué du bois de réaction si son poids n'était pas réparti régulièrement dans le tronc.

5. Bois de réaction : Lorsqu'un arbre penche, la pression à l'intérieur du tronc n'est pas uniforme. Une énorme pression agit sur la moitié du dessous alors que la partie supérieure du tronc subit une traction non moins importante. Ainsi, afin de mieux résister et retrouver une croissance verticale ; les résineux fabriquent du bois et s'élargissent du côté de la pression alors que les feuillus font de même du côté de la traction.

6. Cernes serrés au centre : A l'ombre des grands arbres le sapin et le hêtre peuvent rester chétifs et ne pas croître en hauteur ni en épaisseur. Ils ne grandissent vraiment que lorsque le gros voisin, tombé naturellement ou abattu par le bûcheron, aura créé une trouée où passe la lumière.

7. Les cernes étroits ne sont pas nécessairement un signe de mauvaise santé comme chez tous les êtres vivants. Par contre la diminution de la largeur des cernes signale souvent un problème. Un cerne étroit isolé peut indiquer une année froide ou sèche, un gel printanier, une attaque de parasites. De nombreux cernes étroits peuvent révéler un climat rude, un manque de lumière, un âge avancé, un sol pauvre ou sec, de la pollution atmosphérique.

8. Branches basses mortes : L'arbre abandonne les branches qui consomment plus qu'elles ne produisent. C'est le cas lorsque les aiguilles ou les feuilles ne synthétise pas assez de matières organiques à cause d'un manque de lumière. Lorsque ces branches ne sont plus alimentées par l'arbre, le feuillage tombe et elles se dessèchent.

9. Un arbre penche s'il a été poussé ou écrasé lorsqu'il était jeune (poids de la neige, vents dominants, etc…) Lorsque plusieurs arbres penchent au même endroit, il s'agit souvent d'un glissement de terrain. Enfin, certains arbres croissent obliquement pour trouver suffisamment de lumière.

10. Bosses sur le tronc : appelées loupes, chaudrons, chancres, dorges selon leur origine, s'expliquent souvent par la présence d'un organisme étranger (champignon, virus, etc…). Pour se défendre, l'arbre produit des tissus supplémentaires.

Les loupes et les chaudrons sont faits de bois sains et sont recherchés pour leur valeur décorative. Quant aux chancres et aux « troncs en bouteille », ils révèlent en général un bois fissuré ou pourri à l'intérieur.

11. Renflements à la base du tronc : Les irrégularités de croissance sont aussi fréquentes à la base du tronc des feuillus : plusieurs troncs collés révèlent des rejets de souche qui grossissent et se trouvent de plus en plus à l'étroit. Lorsqu'un seul rejet de souche survit, le tronc est boursouflé ou tordu à la base.

12. Tige en tire-bouchon : Elle était enserrée par une autre plante. Peut être y a-t-il un chèvrefeuille à proximité. La tige n'a donc pu grossir qu'entre les parties étranglées.



30/06/2008
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