Les prédateurs

Un dernier point, les escrolos ne semblent s'intéresser qu'aux seuls prédateurs. Or, jusqu'à preuve du contraire, le plus grand des prédateur c'est l'Homme ! Et pourtant ils n'ont de cesse que de le dénigrer…

               

La capacité de nuisance des corvidés en général, pies et geais compris, n'est plus à démontrer pour personne sauf… pour ceux qui, comme nos doux rêveurs, ont posé comme hypothèse irréfragable que la notion de nuisible n'existe pas. Je ne sais où ils demeurent, je suppose dans des villes de plusieurs dizaines de milliers d'habitants où là bien entendu il ne semble pas y avoir de corbeautière. Comme vous le savez sans doute, le corbeau freux est un oiseau grégaire qui niche en colonie de parfois plusieurs centaines d'individus. Et là c'est la fête de la musique tous les jours ! Sur l'air de notre hymne national chantons tous en cœur: « A vos boules quies, riverains ! Protégez les oisillons ! » Et tant pis pour les petits passereaux du coin, ainsi que pour les cultures maraîchères, fruitières et autres. Cela pour le seul corbeau freux. C'est hélas le même scénario catastrophe pour les corneilles et les autres corvidés dès qu'il y a surnombre. Bien entendu de nos jours, les œillères de certains empêche de voir les petits oiseaux, on distingue mieux les gros… Ne leur en déplaise, je préfère personnellement les petits, largement insectivore et si parmi eux ils y en a quelques-uns de gros, cela ne me gêne pas. C'est toujours leur surabondance qui est gênante. L'explosion d'une population de prédateurs potentiels, celle des corvidés en l'occurrence signifie toujours un recul des plus faibles ! Alors pour les corvidés,«  protéger  au lieu de réguler » excusez moi, il y a un hiatus quelque part.                                                       

Sur les mustélidés, le plus commun d'entre eux la fouine est également un animal à problèmes. Evidemment, si vous n'avez pas de pavillon individuel, y compris en ville ou martes fouina détruit votre isolation thermique et vous laisse en cadeau ses fèces nauséabondes, tout en profitant de la nuit pour ronger câbles et durites de votre destrier automobile, alors cet animal n'est pas nuisible. Pour ce qui est de notre renard roux, depuis que ses s**… de chasseurs que nous sommes, les détruisent, ils devraient être éradiqués depuis belle lurette. Or tel n'est pas le cas. Cherchez l'erreur…                                                                                    

L'imagerie populaire qui ne voit en vulpes vulpes que le voleur de poules est depuis longtemps battue en brèche. Surtout depuis qu'on à découvert que ce maraudeur (comme les mustélidés d'ailleurs) est vecteur de redoutables  parasites,  voire de maladies transmissibles à l'Homme. L'échinococcose alvéolaire en est la plus significative, avec la rage sylviatique dont cet animal est un maillon déterminant. Heureusement la vaccination orale par hélicoptère à éteint les foyers de rage qui existait dans tout le quart Nord-Est de notre pays. Le renard n'est plus décimé par la rage qui est son régulateur naturel en cas de surpopulation. La conséquence en est l'explosion de ses populations. Savez-vous  que pour la seule Moselle il n'a été tué par chasse et piégeage combinés que quelques 12 000 renards (douze mille), et pour la seule année 2006 ! (Sans même parler des nombreux cadavres roux qui gisent au petit matin sur les bas cotés des routes.) Presque autant que de sangliers et de chevreuils. Bien sur, le chiffre exact ne sera jamais connu, mais c'est là une approche fiable. Avez-vous seulement conscience que si ces 12 000 renards n'avaient pas été éliminé, par l'Homme, ils se seraient reproduits et cela correspondrait pour 2007 à un supplément de 40 000 renards environ, à rajouter à ceux que chasse et piégeage n'ont pas réussi à prélever. Bonjour les dégâts ! Néanmoins savez-vous que cet animal peut transmettre à l'Homme de charmants petits vers nommés couramment échinocoques. Ce dernier, après être arrivé dans votre foie, y creusera d'adorables galeries et à terme seule  la greffe du foie pourra sauver une personne qui en sera atteinte. (A condition de déceler la maladie en ayant en tête qu'elle peut attendre 5 ans et plus avant de se déclarer)… Ignorer que certaines maladies nous sont transmises par les animaux, c'est simplement refuser d'admettre que nous serions vivants…                      

Concernant les buses, je ne sais pas pour vous, mais je trouve cela pitoyable que de tels oiseaux soient obligés de crever de faim et de froid au bord des routes en hiver en attendant qu'un éventuel animal se fasse écraser par une voiture. C'est là aussi la conséquence d'une trop forte densité : beaucoup trop de prédateurs et moins de proie, d'où un déséquilibre... Mais la loi est la loi. Les buses sont à l'instar de tous les rapaces, protégées. De ce fait elles sont taboues pour moi!

 

Pour vous donner des raisons de classer nuisibles certaines espèces, voici le premier article de l'arrêté n° 2007-DDAF-3-179 du 08 juin 2007 que Monsieur le Préfet de la Région Lorraine a fixé comme liste de destruction des animaux classés nuisibles, pour la période comprise entre le 1er juillet 2007 et le 30 juin 2008 dans le département de la Moselle.                                                                                                                                                                                                      

BELETTE (Mustela nivalis) Dans les territoires qui font ou feront l'objet de diverses mesures de gestion des habitats, de la faune et/ou de la flore durant l'application du présent arrêté, et notamment pour l'application d'un « Contrat petit gibier», compte tenu de sa présence significative et de ce que l'espèce est susceptible d'exercer une prédation sur de nombreux petits animaux (mammifères, oiseaux), des grandes difficultés pour éviter sa prédation sur ces espèces et de l'impossibilité matérielle de réguler cette espèce par d'autres moyens que le piégeage.

CHIEN VIVERIN (Nyctereutes procyonoides)  Compte tenu de son origine exogène, de sa présence déjà constatée antérieurement et des déséquilibres que l'introduction de cette espèce est susceptible d'engendrer dans la faune locale ainsi que de sa capacité à propager des maladies dans la mesure où l'espèce tend à coloniser le territoire départemental, et national, par un déplacement d'est en ouest

FOUINE (Martes fouina) Compte tenu des effectifs significativement présents sur l'ensemble du département, des nuisances occasionnées aux activités humaines, notamment dans les agglomérations et à proximité des habitations, et des dégâts constatés et susceptibles d'être produits sur les élevages, des atteintes à la faune sauvage et des maladies qu'elle peut propager, étant commensale de l'homme.

LAPIN DE GARENNE (Oryctolagus cuniculus) Sur les communes de LA MAXE, WOIPPY et MANOM, compte tenu de pullulations locales, des dégâts qu'il occasionne dans ces communes et de la difficulté à le réguler uniquement pendant la période de chasse.

MARTRE (Martes martes) Dans les territoires qui font ou feront l'objet de diverses mesures de gestion des habitats, de la faune et/ou de la flore durant l'application du présent arrêté, et notamment pour l'application d'un « Contrat petit gibier», compte tenu de l'importance de ses effectifs, de la prédation qu'elle est susceptible d'exercer sur les petits animaux, à proximité des habitations à cause des dégâts qu'elle est susceptible de provoquer dans les élevages domestiques à proximité des zones boisées ainsi que de ceux qu'elle est susceptible de commettre dans la nature en consommant divers mammifères, œufs et oiseaux.

PUTOIS (Putorius putorius) Dans les territoires qui font ou feront l'objet de diverses mesures de gestion des habitats, de la faune et/ou de la flore durant l'application du présent arrêté, et notamment pour l'application d'un « Contrat petit gibier», compte tenu de sa présence significative et de ce que l'espèce est susceptible d'exercer une prédation sur de nombreux petits animaux (mammifères, oiseaux), compte tenu d'une présence constante et de la prédation qu'elle est susceptible d'exercer sur les petits animaux ainsi que sur les élevages domestiques à cause des grandes difficultés pour éviter sa prédation et de l'impossibilité matérielle de réguler cette espèce uniquement par le tir.

RAGONDIN (Myocastor coypus) Compte tenu de l'importance des dégâts qu'il provoque sur les ouvrages hydrauliques (barrages, digues) et qui mettent en cause la sécurité de ces ouvrages, des atteintes aux cultures voisines de l'eau et des maladies qu'il est susceptible de transmettre à l'homme (leptospirose, en particulier).

RAT MUSQUE (Ondatra zibethica) Compte tenu des terriers qu'il aménage et qui déstabilisent les berges des cours d'eau, lacs, étangs et ouvrages hydrauliques en général et des maladies qu'il est susceptible de transmettre à l'homme (leptospirose, en particulier).

RATON LAVEUR (Procyon lotor) Compte tenu de sa présence avérée par des observations régulières dans le département, des déséquilibres que son introduction peut engendrer dans la faune locale et des nombreuses maladies qu'il est susceptible de propager (rage, maladie de Carré, tularémie, tuberculose, listériose, leptospirose, etc...). .

RENARD (Vulpes vulpes) Compte tenu d'effectifs excessifs, des dégâts qu'il occasionne aux élevages domestiques et à la faune sauvage, des maladies mortelles qu'il est susceptible de transmettre à l'homme telles que l'échinococcose alvéolaire et éventuellement la rage.

SANGLIER (Sus scrofa) Compte tenu de la surabondance de ses effectifs et des dégâts qu'il cause aux cultures et aux milieux naturels, de la nécessité de contenir la propagation de la peste porcine classique.

VISON D'AMERIQUE (Mustela vison) Compte tenu de son origine exogène et de sa faculté à coloniser le milieu au détriment des espèces indigènes.

CORBEAU FREUX (Corvus frugilegus) Compte tenu de ses effectifs généralement en accroissement, des nuisances sonores provoquées à proximité des habitations dans de nombreuses agglomérations, des dégâts engendrés aux cultures et au milieu naturel par la destruction de semis, d'œufs et de petits oiseaux et des grandes difficultés à réguler ce corvidé uniquement par le tir.

CORNEILLE NOIRE (Corvus corone corone) Compte tenu d'une population abondante et en hausse, des dégâts aux cultures et au milieu naturel par la prédation sur les petits mammifères, œufs et oisillons notamment, et de la difficulté à réguler ce corvidé uniquement par le tir.

ETOURNEAU SANSONNET (Sturnus vulgaris) Compte tenu de l'importance de ses effectifs, encore en augmentation, des nuisances que peuvent subir les habitants riverains de ses colonies, des dégâts aux cultures, à l'arboriculture et des mesures d'effarouchement inopérantes et de l'insuffisance des prélèvements effectués à la chasse pour contenir l'accroissement de ses effectifs.

PIE BAVARDE (Pica pica) Compte tenu des effectifs importants, des dégâts aux vergers et notamment de ceux situés à proximité des agglomérations ainsi que de la prédation qu'elle exerce sur les couvées et les jeunes oiseaux.

 

 



05/12/2007
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